Cet édifice dont le clocher, à caractère militaire, est unique en son genre ainsi que les stalles en chêne sculpté du XVIe siècle installées dans le choeur, la richesse architecturale de l’ensemble du bâti classé aux Monuments Historiques ainsi que la qualité artistique de l’intérieur : nef, chapelles latérales, choeur dont les stalles du XVIe siècle en chêne sculpté sont inventoriées aux Monuments Historiques, orgue classé également, et enfin le Musée d’Art Religieux dans le clocher-tour dont les tableaux et objets (du XVe au XIXe siècle) restaurés font l’objet d’une visite hors du commun.
Un demi-siècle plus tard (…), en 1474, Isabelle d’ARMAGNAC (2) fait mention de l’église (…) en faisant quelques legs en sa faveur. Cette église a donc abandonné son premier dédicataire St-Pierre pour se réclamer de Notre-Dame à laquelle elle est restée fidèle jusqu’à nos jours.
Serait-ce qu’au cours du siècle et demi qui sépare les deux dates : 1321 et 1474, une nouvelle église ait succédé à l’ancienne, comme peut y faire penser le changement de dédicataire ?
L’hypothèse pourrait être prise en considération si l’on se réfère à l’installation définitive des VICOMTES DE LABARTHE (entre 1320 et 1330) dans leur château de Castelnau, et si l’on estime naturel, chez eux, d’avoir voulu doter leur résidence désormais permanente, d’un monument plus digne de la nouvelle capitale des Quatre Vallées que l’église castrale primitive. Et cela n’est pas invraisemblable pour qui connaît la vie fastueuse menée par les deux derniers vicomtes ; surtout par Jean, contraint, en fin de siècle, de vendre son hommage à son cousin d’ARMAGNAC.
(…) Le caractère militaire nous fournirait alors un deuxième argument, en nous engageant à situer, dès la deuxième décennie du XIVe siècle, la décision qui aurait pu être prise de bâtir une nouvelle église.
Si l’on adhère à ces vues, et pour les conforter, nous admettrons bien volontiers que la seconde moitié du XIVe siècle n’a pas suffi à mener à son achèvement le chantier entrepris ; qu’il y eut, sur le XVe, un large débordement comme en témoigne, à l’intérieur même de l’édifice, l’évaluation du gothique qu’on y observe et qui va de la forme dite rayonnante (XIVe) à la période flamboyante (XVe), visible à la chapelle St Nicolas.
DESCRIPTIF DE L’EDIFICE
La tour du clocher et la partie centrale sont construites à partir de blocs de molasse, pierre locale utilisée pour les édifices principaux du village. La partie du chevet, dans la tradition, est tournée vers l’Est et constituée de galets de rivière séparés par des rangées de briques ; mode très courant de construction sur le village.
Pourquoi deux types de matériaux ? La fondation d’une Collégiale, en 1480, officialisée par une bulle papale de 1492, décida les consuls à accepter la transformation du choeur et son agrandissement. A l’intérieur, on peut aussi constater qu’il a été refait sur un plan différent et avec des dimensions supérieures. Ces modifications d’importance interviennent fin XVe – début XVIe siècle, à une époque particulièrement éprouvée (3) où seuls, consuls et jurade durent faire face à la dépense et contraints de recourir à des matériaux mois onéreux.
L’ORGUE